Important Avoir un mental de gagnant

Le management des hommes : une compétence majeure qui s'affine avec le temps. (Photo : latoque.fr) Equipe de boulangers en formation (Photo : latoque.fr)

La capacité à entreprendre et la force de tenir face aux difficultés sont d'abord une question de motivation profonde.

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A l'Ecole de Boulangerie et de Pâtisserie de Paris, le Concours des Jeunes Entrepreneurs offre un coup de pouce financier à des porteurs de projet qui rêvent de s'installer. Odile Rigaut, qui a la charge du dispositif, remarque assez vite les candidatures sérieuses. « La sélection repose sur quatre piliers essentiels aujourd'hui : la maîtrise technique, la gestion économique, le sens commercial et la capacité à manager les hommes », indique-t-elle.

Mo-ti-vé ! Cette professionnelle spécialisée en développement d'entreprise aux Grands Moulins de Paris (Nutrixo) reconnaît cependant qu'il n'est pas toujours facile de repérer la volonté et le talent qui se cachent en chaque prétendant. « Nous cherchons à évaluer la maturité des projets. Ce n'est pas tant l'état d'avancement qui compte pour nous, mais la pertinence du cheminement et le ressort qu'il y a derrière. Cela signe en fait la motivation profonde des candidats. Car c'est bien elle qui fera la différence demain. Assimiler les différentes compétences inhérentes au métier, franchir les diffi cultés, évoluer dans son entreprise… le succès dépend de la volonté et de la force de caractère. Ceux qui en restent au stade de la rêverie et qui écoutent un peu trop « le chant des sirènes » - du style « je vais enfin être libre, riche ou reconnu » - déchantent vite. Avoir le sens des réalités est impératif. Aussi un minimum d'expérience est-il préférable, surtout quand l'apport financier est faible car alors la taille de l'affaire ne permettra pas d'embaucher. Il faudra assumer seul la production, ce qui est bien souvent le cas », explique-t-elle.

Créer son entreprise est une aventurequi exige volonté, ténacité et abnégation.  

Talents cachés L'intérêt de bien mûrir son projet, est qu'au moment de partir à la recherche d'un fonds de commerce, on évite les grosses erreurs de positionnement. L'affaire doit correspondre à son style de vie, à ses compétences et à ses capacités (voir à ce propos notre dossier de Janvier n°210 p.60). « Beaucoup ont cette idée au fond d'eux depuis longtemps et ne se voient pas autrement qu'indépendants, note Odile Rigaut. C'est acquis dans le milieu familial ou c'est dans le caractère, mais la capacité à entreprendre, on l'a ou on ne l'a pas. Certains peuvent visiter vingt affaires mais ne franchissent jamais le pas. Ils se plaisent à rêvasser sans pouvoir passer à l'action… C'est tellement usant au début que seuls ceux qui ont une volonté de fer parviennent à tenir. Après une première aventure, plus ou moins heureuse, il n'est pas rare que certains fassent un break de quelques mois et même quelques années pour reprendre des forces ! » Faut-il le rappeler ? Devenir patron n'est pas le but suprême pour évoluer en boulangerie-pâtisserie. C'est une option qui convient à certains, pas à d'autres. Évidemment, il peut y avoir, au cours de sa vie ou de son parcours professionnel, des déclics qui peuvent révéler de véritables aptitudes au commandement ou à la négociation.

par Armand Tandeau (publié le 7 novembre 2011)

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